Interview de Benjamin Favrat, illustrateur et photographe

 

Quel est votre parcours ? 

Je suis né en 1985 dans un petit village de Haute-Savoie. Concernant mes études, j’ai passé un BAC Scientifique, puis j’ai fait des études d’anglais. J’ai ensuite travaillé 4 ans en Office de Tourisme et je suis illustrateur / photographe indépendant depuis 2012.

Je vis toujours à la montagne, mais suis souvent en déplacement à Paris ou ailleurs.

Atelier - Pack voyage

 

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir illustrateur ?

Je dessine depuis que je suis petit. Ça a toujours été une passion, mais je n’envisageais pas pouvoir en faire un métier un jour. J’ai donc fait des études tout en continuant à dessiner pendant mon temps libre. Je m’y suis remis sérieusement quand j’ai terminé la FAC. J’ai donc travaillé au pôle communication d’un office de tourisme où j’ai pu dessiner des affiches par exemple, et progresser en graphisme et en illustration digitale et j’ai créé mon entreprise en photo / illustration il y a 4 ans, après avoir fait quelques modestes expositions et pour répondre à la demande après avoir partagé un peu mon travail, d’abord pour des copains qui avaient besoin de logos, puis, le bouche à oreille aidant, pour d’autres clients très divers.

Et je dois dire que j’adore le tatouage depuis que j’ai acheté mon premier magazine quand j’avais 15 ans. J’ai suivi l’évolution du milieu, et beaucoup de tatoueurs sont avant tout de vrais artistes, avec un trait impressionnant et un univers graphique incroyable. Je suis toujours très inspiré et très motivé par ce milieu, et j’ai beaucoup dessiné dans l’idée de préparer un book pour chercher un apprentissage auprès d’un tatoueur. C’est toujours en projet, affaire à suivre.

illu dandy

 

Comment vous êtes vous formé au dessin ?

J’ai appris tout seul, en faisant, j’ai lu beaucoup, regardé une quantité astronomique de dessins animés, regardé des tutos sur internet, mais je n’ai pas suivi de cours, ni fait de formation particulière. Je me suis mis au digital assez tardivement, en illustrant petit à petit les visuels de communication qu’on me demandait de faire au travail.

Je dessine tous les jours et je vois mon trait changer, j’ai encore plein de choses à apprendre, c’est sans fin et c’est surement ce qui me plait le plus.

 

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les artistes que vous admirez ?

Je suis complètement fan des productions des studios Hanna Barbera et l’élégance sans âge des anciens Disney comme les Aristochats ou les 101 Dalmatiens (Roger Radcliff est mon héro).

Je suis très inspiré par le style des dandies à moustache, le jazz des Big Bands, les vieux films et la danse !

Mes idoles, pour ne citer qu’eux :

Illustrateurs anciens : Mary Blair, Al Dempster, Ralph Hulett, Walt Peregoy, Mirosval Sasek, Aurelius Battaglia, Alphonse Mucha …

Illustrateurs contemporains : Sibylline, Loish, Jotaka, Margaux Kindhauser, Fernando Vicente, Pernille Orum, William NGhiem, Alegiorgini, Jessica Leigh, Jaw Cooper, Erik Jones, James Jean, Laura Brouwers, Brittney Lee, Agreda, Steve Simpson, Annette Marnat …

Tatoueurs : Alex Lauz, Vladimir Arhipkin, David Cote, Ninteendo, Sacha Unisex, Toni Donaire, Stockton Lee, Brian Povak …

Insta Bowie

 

A quel style s’apparente votre sensibilité ? Votre travail ?

Difficile à dire. Je travaille beaucoup sur commande et je dois adapter le style à la demande. J’affectionne en tout cas l’illustration retro, éditoriale ou jeunesse, et le style neo-traditionnel dans le tatouage.

C’est très divers, souvent assez coloré, surtout en digital et avec de longues barbes, qui sont devenues un peu par hasard ma signature. Ma thématique préférée reste celle de l’univers maritime, ça me permet de dessiner des éléments nautiques en bois, du cordage, et plein de marins et de pirates !

Insta Londres

 

Comment organisez vous votre studio, votre lieu de travail ?

J’ai un atelier à la montagne, avec au rez de chaussée un poste de travail « crayon », mon ordinateur, une tablette graphique, tout mon matériel de dessin, ainsi qu’une partie de mes appareils photos, et quelques livres, une imprimante et une partie de mes sketchbooks. A l’étage j’ai un petit studio photo et une salle noire pour le développement argentique et la sérigraphie.

Etant souvent en déplacement, j’embarque mon ordinateur portable, ma tablette cintiq, un Moleskine watercolour et depuis peu un Crescent RendR, un trousse de crayons et une sélection de Copic.

 

Quelle est votre routine quotidienne de travail ?

Mon emploi du temps change tous les jours. Étant également photographe, je peux passer une journée à shooter en extérieur, ou alors rester à dessiner à l’atelier sans me rendre compte de l’heure, ou encore sketcher dans le train quand je suis en déplacement.

Je m’adapte et je travaille souvent très tard le soir.

Atelier 1

 

Quel matériel utilisez vous pour le crayonné, l’encrage, la colorisation ?

Pour le travail que je vais encrer, j’utilise très souvent un crayon à deux mines : rouge pour le sketch et bleu pour les contours « propres » et les ombrages. J’utilise ensuite une table lumineuse et j’encre sur une nouvelle feuille blanche avec des marqueurs noirs de différentes tailles, au Micron (Sakura), ou au Pigment liner (Staedler), ou encore au brush de Pentel (que j’adore mais que je ne maitrise pas encore très bien). J’ai également des multiliners de Copic depuis quelques jours et je dois dire qu’ils sont impressionnants, d’un noir profond, et ils ne bavent pas au contact des marqueurs, c’est plutôt appréciable. Le travail de contours noirs me permet de scanner et vectoriser mes tracés pour un logo par exemple, ou pour une colorisation digitale. Il est rare que j’encre sur photoshop.

Si je dessine pour moi, j’utilise le plus souvent des crayons de couleur aquarellables, dans les tons bruns ou roses pour le traçage, j’ajoute souvent des contours noirs et j’ajoute la couleur directement au marqueur.

Insta barbafleur

 

Comment connaissez vous les COPIC ? Pourquoi avez vous choisi COPIC ?

Quand j’ai travaillé sur le livre d’illustration « De l’Art d’être un Monsieur », j’ai utilisé principalement l’encre et l’aquarelle. Et puis le résultat était parfois hasardeux, les scans étaient un enfer à retoucher sur photoshop, et je voulais quelque chose de plus uni, pour avoir de beaux aplats de couleurs propres et lisses. Après m’être renseigné, et avoir vu que certains tatoueurs les utilisaient, je me suis dirigé vers les marqueurs à alcool.

J’ai d’abord acheté des DB Twins de Dalbe, que j’aime bien, et qui ont une gamme de couleurs assez sympa. Puis j’ai essayé des Promarkers, très bien aussi. Et c’est à Paris il y a environ 2 ans que je suis tombé sur des Copic Ciao. J’ai acheté 3 skin tones pour essayer et j’ai adoré les pointes pinceaux et la grande gamme de couleurs. En plus, ils sont rechargeables. C’était exactement ce que je cherchais.

 

Quelle sorte de COPIC utilisez vous et comment ?

Je n’utilise quasiment que des Ciao pour les couleurs, et des Sketchs pour les tons gris. Je ne me sers que des pointes pinceaux, les fameuses pointes nibs qui rendent les dégradés si faciles.

J’ai commencé avec un peu toutes les couleurs, dans l’euphorie, sans trop réfléchir, mais je me recadre depuis peu de temps, et j’essaie de réduire. J’adore travailler en teintes de gris : froids / chauds / toner / neutres, et en teintes de bruns (skin tones). Je pense que mon dessin va avancer rapidement dans ce style là. Et j’utilise en complément des crayons aquarellables, et surtout des pastels secs pour ajouter de la couleur à des dessins peu saturés, un peu comme du maquillage.

Atelier 2

 

Utilisez vous le blender/mélangeur ? Les aérographes ? Les recharges VARIOUS INK ?

Je n’utilise que très rarement le blender, et pas encore l’aérographe, mais je suis assez curieux d’essayer.

J’ai quelques recharges Various Ink des couleurs que j’utilise le plus. C’est un investissement mais pour quelqu’un qui dessine beaucoup, c’est tout à fait rentable. Ca me faisait mal au cœur de jeter tous ces markers à chaque fois, simplement parce qu’ils étaient secs. Je trouve génial le fait de pouvoir les garder et les utiliser presque à l’infini juste en les rechargeant en encre.

 

Sur quel support utilisez vous les COPIC ?

Principalement sur du layout Créa pour les dégradés lisses, et sur du Marker Pad Copic pour des contrastes plus francs. De temps en temps sur papier aquarelle (Arches), si j’ai besoin que l’encre fuse. Je viens de recevoir un sketchbook A5 RendR de Crescent et je suis assez bluffé, le grain du papier est assez beau, l’encre fuse juste ce qu’il faut, et le marker ne traverse absolument pas le papier ! Il faut juste connaître son matériel par cœur, parce que quand on applique l’encre des markers, le papier semble devenir transparent, comme si on avait utilisé de l’alcool pur, la couleur définitive n’apparaît qu’en séchant.

J’ai aussi utilisé un sketch noir pour les aplats pour faire une série de planches de skate custom, sur du bois donc.

illu chiens

Quelles sont les combinaisons de couleurs COPIC que vous utilisez le plus et pourquoi ?

Nuances de gris (chaleurs différentes) + skin tones ou 1 ou 2 couleurs. J’adore ce mélange. Le travail en noir(s) et blanc(s) m’oblige à travailler un peu plus finement, et j’ajoute de la couleur au crayon par la suite.

Les gris et les bruns fonctionnent bien ensemble, le mélange est relativement naturel voire organique, les contrastes sont très doux, et je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec la photo argentique, que je pratique de plus en plus.

J’aime beaucoup travailler avec des couleurs foncées et éclaircir ou simplement jouer sur la lumière au pastel sec par la suite.

illu madame fourrure

 

Que conseilleriez vous à un jeune artiste en couleur et équipement COPIC ?

Je conseillerais sans hésiter des Copic Ciao ou Sketch. Quelques Ciao c’est très bien, moins cher, et ça permet de s’habituer aux pointes pinceaux.

Côté couleurs, je pense à une palette de gris. Même un sur deux, par exemple N1, N3, N5, N7 et N9. Et puis deux skins tones, par exemple E21 et E33. Ca me paraît déjà bien pour commencer. Après on peut ajouter quelques couleurs, pas forcément des primaires, mais une ou deux couleurs au choix qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre, un R37 et un BG 34 par exemple. Et pourquoi pas un Blender pour travailler les dégradés.

Je lui conseillerais aussi d’essayer plusieurs types de papier pour trouver celui qui lui convient le mieux, c’est très important.

 

Comment comparez vous le travail au marqueur à alcool par rapport au numérique ? Quand/Pourquoi utiliser l’un plus que l’autre ? 

Les deux se marient très bien. Je trouve le marqueur plus facile à scanner que l’aquarelle par exemple, et très facile à travailler sur photoshop.

Les multiliners sont très noirs et sont faciles à vectoriser.

Comme je ne me suis mis au digital qu’assez récemment, j’ai du mal à travailler directement sur tablette graphique, il me faut toujours au moins un sketch de base, au crayon, voire au marqueur.

Avec toutes les possibilités de création de brushs sur photoshop, les dessins aux marqueurs sont faciles à retravailler, à intégrer, à compléter…

J’aime les deux, et je me servirais plutôt des marqueurs pour du travail perso, et du digital pour des commandes clients, qui peuvent nécessiter des retouches conséquentes.

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© Benjamin Favrat et Apolline Couverchel

Est il nécessaire de connaître les deux types d’outils ? Comment voyez vous l’avenir en terme d’outils de création ?

Peu importe le milieu artistique dans lequel on évolue, il me semble important de développer sa sensibilité et son trait avec les outils manuels « classiques » tout en étant conscient des possibilités qu’offre le digital.

Certains artistes sont hyper polyvalents (Tom Haugomat, Xoil…), ils utilisent différents outils, dont le digital, et savent créer un équilibre parfait.

On est en plein dans l’aire du numérique, et par conséquent des arts numériques (interaction, jeux vidéos, applications, web design, photo numérique, vidéos full HD 4K et plus…) et on assiste parfois à la course à la résolution. Pour faire le parallèle avec la photo, ça me rend triste quand on parle de qualité d’image uniquement en se référant au nombre de pixels.

Les arts et les technologies évoluent ensemble et je pense que tout est possible question avenir des outils de création, avec plus ou moins de succès, pendant une période plus ou moins longue selon les modes.

En tout cas, après avoir vu une machine à tatouer programmée et automatisée sur ordinateur, je me dis qu’on peut s’attendre à quelques surprises, bonnes ou mauvaises.

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© Benjamin Favrat et Apolline Couverchel

Parmi tous vos projets, lequel a été le plus difficile, lequel a été le plus satisfaisant ?

C’est une sorte de challenge quotidien, mais je dois dire que le dernier gros projet sur lequel j’ai travaillé a été à la fois le plus difficile, et le plus satisfaisant : Flow 612. On nous a demandé à Apolline Couverchel, scénographe, et moi, de réaliser en collaboration le décor d’une installation à danser pour le jeune public, sur le thème de la jungle. On était une équipe de 6, avec responsable de l’interaction, un musicien, et un responsable technique, dirigés par le chorégraphe Daniel Larrieu. Apolline et moi dessinons beaucoup à la main, et on voulait un rendu « artisanal ». Apolline s’est chargé des textures, et détails de plantes et fleurs, au micron et Staedler, et j’ai utilisé un set de 12 Copic Sketchs gris froids pour faire les fonds. Le tout sur du layout A4 dans le but d’être scanné et imprimé sur toile.

Les aplats d’encre faisaient ressortir la texture du papier, et donnait du grain, presque du grain photo à l’image. Comme on voulait que les plantes soient lumineuses, comme s’extirpant de la densité de la végétation, on avait besoin d’un fond noir. Pour transformer le papier blanc en fond noir, on a travaillé en négatif. On a donc noirci tout ce qui devait être lumineux. Puis scan de l’ensemble des végétaux, « repositivé » et passé en noir et blanc sur photoshop, et on a construit notre décor comme ça. On a ensuite intégré les dessins des enfants et filtré l’ensemble pour interagir avec la lumière.

J’avais un peu peur de la qualité après impression, parce qu’on a tout dessiné sur du A4, et la toile fait tout de même 3m de haut sur 17m de long (soit un agrandissement de plus de 10 fois par rapport au format initial), mais le rendu est génial, on a un aspect quasi photo-réaliste et très immersif. Les enfants semblent apprécier, tout le monde est content. Ça a été une expérience humaine très riche, vis à vis de l’équipe, et aussi par rapport aux enfants de l’école qui nous a invités. C’était également un travail en binôme qui m’a appris beaucoup, et un échange très intéressant avec la lumière, la musique, et le mouvement évoqué par la danse. L’installation est artisanale, mais tout le mécanisme est digital, le décor a été fait à la main mais numérisé pour être filtré et imprimé… un bon exemple de pluridisciplinarité dont je parlais plus haut. C’était une très belle expérience.

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Flow612_instal3

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune artiste qui souhaite démarrer dans ce métier? 

Je ne suis pas très bien placé pour donner des conseils, mais je lui dirais d’être curieux, créatif, et de travailler, travailler travailler, et surtout de s’accrocher. Le travail en freelance n’est pas facile, il faut être bien organisé, autonome, polyvalent, réactif et rigoureux… comme dans tout métier en fait… (rires). C’est en tout cas une belle aventure.

illu cavalier cadreQuels sont vos projets futurs ? 

Alors en vrac :

– J’adorerais retravailler en équipe. Après deux ans à travailler seul, et après l’expérience de Flow612 ces mois derniers, je me suis rendu compte que la dimension humaine et l’échange entre créatifs me manquaient.

– Même si j’adore le calme de la montagne, il est fort probable que je m’installe à Paris avant la fin de l’année.

– Je travaille en ce moment sur l’illustration d’une histoire de sorcière écrite pas une amie conteuse.

– Je voudrais bosser sérieusement mon book tattoo en vue d’une recherche d’apprentissage.

– J’aimerais trouver le temps de travailler le motion design et l’animation.

– J’aimerais aussi faire un artbook sur le thème des marins, et terminer « Cœur de Brigand », que j’ai commencé l’année dernière, ainsi que « l’aventure arctique ».

Sans parler des projets photo, mais ça c’est une autre histoire.

insta Sketchbook RENDR

 

Pour me retrouver sur internet :

Web : www.benjaminfavrat.com

Instagram : @ademainbenjamin

Facebook : Ademainbenjamin

A bientôt !

Merci !

Comment colorier des yeux Manga avec les feutres COPIC

par Manon, blogueuse invitée.

Bonjour à tous! Je m’appelle Manon et je vais avoir 14 ans dans pas longtemps.
Aujourd’hui, je vous propose de vous apprendre ma façon de colorier les yeux de manga avec des feutres copics (ici, nous utiliserons des copics « ciao »).
Dans mon cas, je vais faire l’oeil bleu.

photo 1

1. Tout d’abord, il faut prendre la couleur qui se rapproche le plus du blanc pour faire des dégradés. Moi, je prend le B12, mais j’aurais aussi pu prendre le B00.

Après avoir choisi le feutre qui conviendra le mieux, coloriez l’oeil avec.

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2. Ensuite, il faut prendre une couleur un tout petit peu plus foncée, mais pas trop, pour faire la pupille de l’oeil. Personnellement, je prends le B24.

Tracez l’ovale dans l’oeil pour représenter la pupille.

photo 3

3. Prendre une couleur plus foncée (moi, le B18). Avec le feutre, tracez une ligne au milieu de l’oeil. Puis, coloriez la partie supérieure avec le même feutre (sans colorier la pupille).

Toujours avec le feutre (oui, encore xD) tracez 2 traits symétriques qui se rejoignent vers le bas, sans se toucher.

photo 4

4. Normalement, la pupille est en 2 parties grâce à la ligne qui traverse le milieu de l’oeil.

Coloriez la partie inférieure de la pupille avec le même feutre que l’étape précédente.

photo 5

5. J’utilise le B23 pour faire des dégradés en l’appliquant sur « la ligne de la moitié de l’oeil » (et au dessus) pour ne pas qu’on reconnaisse qu’il y a eu une ligne (si vous ne comprenez pas, regardez la photo :p)

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6. Répétez l’étape 4 avec un feutre plus foncé, moi je prendrai le B39 ! Faire aussi les dégradés (étape 5).

Refaire cette étape plusieurs fois jusqu’a ce que le résultat soit satisfaisant.  Vous pouvez aller jusqu’au feutre noir (repasser aussi sur les 2 traits).

photo 7

7. Grâce à un stylo blanc, je vais faire le contour de la pupille, ce qui donnera « de la luminosité dans l’oeil ».

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8. Toujours avec le stylo, je fais les reflets et les derniers détails !

photo 9

Et voilà! J’espère avoir été assez claire ^^ »

Je vous retrouve bientôt dans un nouveau tuto! 😀

Manon

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Comment réaliser une ébauche de Gotham City aux feutres COPIC


Par Bernard Bosques, Blogueur invité.

Bonjour à tous,

Pour cette ébauche librement inspirée des ambiances de GOTHAM CITY (la ville de Batman) j’ai utilisé différents feutres de la marque COPIC.

gotham-city

TECHNIQUE :

En raison des grands à plat de couleur que représentent les vitrages des façades j’ai utilisé les feutres à pointe large Copic WIDE: W1, W3 et W5 (gris chaud), j’ai pu ainsi couvrir de grandes surfaces sans laisser de traces pour garder de la tenue au dessin. Les petites parties plus fines j’ai utilisé les Copic multiliner et les Copic Ciao pour finaliser certaines parties.

Dans la conception de ce dessin le décor sert d’écrin au personnage en pleine lumière.

gotham-détail

L’ENCRAGE :

Le dessin de héros comics requiert une grande précision au niveau des proportions et de l’encrage.

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La précision du trait est primordiale, la moindre nuance en dessin peut modifier l’expression. La gamme Copic comporte une série de marqueurs calibrés pour l’encrage d’une grande précision, j’ai utilisé en fonction du dessin le Copic Multiliner SP BS black , ce feutre permet de manier avec dextérité les pleins et les déliés avec une grande précision.

super—gotham

Maintenant à vos feutres !

copic-gotham

Merci de votre lecture et à très bientôt sur le blog COPIC !

Bernard BOSQUES

Interview de Stefano Tamiazzo, auteur, dessinateur BD et directeur artistique de l’Ecole Nationale de la Bande Dessinée de Padoue

Quel est votre parcours ?

Je suis né en 1968 dans une famille de tradition militaire dans l’aviation. Mon père et mon frère lisaient des bandes dessinées comme un hobby. Lorsque nous étions enfants la tradition du dimanche matin était la lecture des bandes dessinées dans le lit. A l’époque, c’était un luxe pour moi. C’est ainsi qu’a commencé mon amour pour cette façon unique de raconter des histoires

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir illustrateur ?

À l’âge de 14 ans, j’ai acheté une bande dessinée intitulée «L’homme du Zoulouland » « écrite et illustrée par Gino D’Antonio. Elle appartenait à une série intitulée « Un homme une aventure. » Coup de foudre pour ce volume de grand format en couleur ! Mais la bande dessinée italienne n’était pas tendance … Peu de temps après, j’ai découvert ce qu’était le modèle de bande dessinée franco-belge. Après la lecture de ce volume, ce que je voulais faire de ma vie m’est apparu clairement, je voulais dessiner des BD. 01 Comment vous êtes vous formé au dessin ?

Ma formation est totalement autodidacte. Adolescent, je voulais être dessinateur réaliste, mais je me suis rapidement rendu compte que ce n’était pas ma nature. Je tendais vers la ligne claire, avec un dessin grotesque, et j’ai décidé d’aller dans ce sens. Les résultats furent remarquables, parce ce que je m’amusais, tout simplement.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mes principales sources d’inspiration sont les livres d’histoire, les vieilles photos et les films. Ce sont trois passions qui m’accompagnent depuis toujours. 02 Les artistes que vous admirez ?

Tardi, Giardino et Miyazaki sont les auteurs qui m’ont le plus influencé de façon tangible en ce qui concerne le dessin. Ce sont les auteurs que j’ai le plus copié, essayant de capturer cette magie que je pouvais voir dans leurs planches. Parmi ceux que j’admire sans condition, en plus des trois ci-dessus: Sergio Toppi, Juan Jimenez, François Bourgeon, Enki Bilal, Hugo Pratt, Attilio Micheluzzi, Loisel, Juanjo Guarnido, Moebius, Satoshi Kon, Katsuhiro Otomo, Will Eisner, Enrico Marini. La liste est longue. 03 A quel type de BD s’apparente votre sensibilité ? Votre travail ?

Tout ce que je sais, c’est que le réalisme ne m’intéresse pas, ni en ce qui concerne le dessin, ni pour les histoires. Je suis convaincu que le dessin grotesque a des possibilités expressives largement supérieures au dessin réaliste, et j’estime donc qu’il est capable d’aborder tout type d’histoire ! Il est vraiment important de ne pas tomber dans le ridicule, et de rechercher l’harmonie entre le dessin et le récit . D’ailleurs, le dessin est une métaphore, que chaque dessinateur exprime au travers du filtre de son point de vue très personnel. Le lecteur est juge.

Comment organisez vous votre studio, votre lieu de travail ?

Mon atelier est divisée en trois petites salles.Le premier est là où je dessine. Je dessine sur une vieille table de la cuisine de mon enfance… Il y a une table lumineuse, un petit téléviseur, un lecteur DVD, des livres, des bandes dessinées, et des DVD, des outils de dessin, deux ukulélé et une figurine de Laputa dont je m’inspire au besoin. Ce sont des allers retours permanents à la librairie tout en travaillant! Dans le second, il y a deux ordinateurs, un Mac, un PC, une bibliothèque avec plus de 2500 titres, un lit et 5 ukulélé. Dans le troisième, il y a un photocopieur, le dépôt où je garde les planches originales , des croquis, des scénarios … et juste un ukulélé. 09 Quelle est votre routine quotidienne de travail ?

J’aimerais avoir une routine de travail, mais ça m’est impossible ! Je joute chaque jour entre écrire et dessiner des bandes dessinées, ainsi que mon activité de directeur artistique à la Scuola Internazionale di Comics Page Facebook ( École Internationale de la Bande Dessinée, 9 lieux en Italie et un aux États-Unis, à Chicago). C’est une école de formation dans laquelle plus de 30 professionnels de la bande dessinée, de l’illustration, du cinéma d’animation, des arts graphiques, des jeux vidéo, etc. enseignent le métier à des centaines d’étudiants dans le nord de l’Italie.

Quel matériel utilisez vous pour le crayonné, l’encrage, la colorisation ?

J’utilise les Micromine HB, B, B2, B6 pour les crayons et les marqueurs COPIC pour les storyboards. Pour l’encrage j’utilise des Rapidographes de différentes marques et des fude pen. La coloration est réalisée avec des marqueurs Copic et des crayons de couleur. La table lumineuse A3 est fondamentale dans mon processus de travail. 04 Comment connaissez vous les COPIC ?

J’ai découvert les COPIC par un collègue dans son atelier il y a un peu plus d’un an. Je suis rentré chez moi très intrigué et j’ai commencé à chercher des informations sur Internet.J’ai découvert le site Copic France et ai commencé à expérimenter quelques jours plus tard.

Pourquoi avez vous choisi COPIC ?

La réponse est simples, les marqueurs COPIC sont les meilleurs. Une gamme complète, les produits sont fiables, avec des recharges fonctionnelles et des conseils parfaits dans l’assortiment et la qualité. L’ensemble de gris est sans comparaison. 05 Quelle sorte de COPIC utilisez vous et comment ? J’utilise à 90% des COPIC Sketch mais aussi les COPIC « classiques », COPIC Wide et COPIC Multiliner (je n’utilise les Mutiliner que dans la phase d’encrage). Les COPIC sont à la base de ma technique de coloration.                                                                                                                                                                                                                               Tout d’abord, il y a:

A) Le  » color concept « , quel genre d’atmosphère donner à l’histoire à travers la couleur. Une histoire de science-fiction a des besoins différents d’une histoire qui se déroule au cours de la Belle Epoque. C’est une phase très importante. Vous devez expérimenter constamment et ne pas avoir peur de faire des erreurs pour trouver la bonne atmosphère. Si vous faites une erreur à ce stade tout le travail après aura du mal à décoller.

B) Le choix d’une palette de couleurs cohérentes à utiliser. Les couleurs ne doivent pas être trop nombreuses, et dans la façon dont je travaille, compatibles avec des couleurs neutres. Étant donné que lorsqu’on lit une BD deux pages se font face et donnent beaucoup d’information, une couleur doit ressortir pour attirer l’attention du lecteur. 06 A quel moment du processus de création d’une bande dessinée utilisez-vous les COPIC ?

L’étape de coloration est la dernière du processus de création d’une bande dessinée et est presque entièrement réalisée aux COPIC, avec des retouches aux crayons de couleur. C’est une étape très délicate car je place les couleurs directement sur l’original !

Utilisez vous le blender/mélangeur ? Les aérographes ?

J’utilise le blender dans certaines situations spécifiques comme pour les effets spéciaux: l’eau, les murs et la brique pour le moment. Mais si besoin, je fais des essais. Le blender mélange très bien et surtout surtout il est facile à remplir. Je ne utilise pas l’aérographe COPIC car le processus de protection avec les masques est trop long à mon goût.

Sur quel support papier utilisez vous les COPIC ?

J’utilise les papiers Winsor et Newton A3 « grain moyen » 220 grammes. La couleur s’étend bien et je peux intervenir si nécessaire avec d’autres types de couleur. Tous les types de papier que vous utilisez ont un rendu différent. Il est important d’en tenir compte et faire des tests sur différents papiers. 07 Quelles sont les combinaisons de couleurs COPIC que vous utilisez le plus et pourquoi ?

Warm Gray, Cold Gray neutre et toner sont les bases de ma façon de mettre en couleur. Je n’aime pas les couleurs fortes, flash. Pour cette utilisation, les couleurs dites « neutres » permettent d’abaisser la saturation de certaines couleurs. Parmi mes combinaisons préférées (en plus du gris bien sûr) il y a E 70-71-74, BV 20- 23- 31, E 41- 42- 43- 44 et BG 90, 93, 96.

Que conseilleriez vous à un jeune artiste en couleur et équipement COPIC ?

La question clé est d’étudier la « méthode COPIC »: le nom de la couleur, la classification de couleurs avec des initiales, le degré de saturation et de la luminosité, tous les deux en chiffres. Tout le monde essaie de sauter cette partie , mais il est crucial de choisir les bonnes couleurs et ainsi économiser un peu d’argent. Ce sont des notions que l’on trouve à la fois sur papier et sur le web … comme sur le blog Copic France, là où je les ai trouvé.                                                                                                                                                                                                                   Je conseille globalement de travailler avec peu de couleurs; aux débutants mais aussi aux gens avec plus d’expérience. Au début, vous pouvez vous servir que d’une combinaison de trois gris chauds (W1, 3, 5) et 3 froids (C1, 3, 5) et une paire de couleurs à choisir, en fonction de votre sensibilité. J’aime particulièrement le BV 23 et le E 70. L’important,  c’est que ne soit pas des couleurs trop lourdes afin de pouvoir les utiliser en combinaison avec du gris. 08 Comment comparez vous le travail au marqueur à alcool par rapport au numérique ? Quand/Pourquoi utiliser l’un plus que l’autre ?

La différence entre utiliser l’ordinateur et le marqueur, est dans la matière. Ceux qui travaillent avec l’ordinateur n’ont pas la matière. L’informatique et les marqueurs peuvent certainement être utilisés ensemble, et au début de mon approche avec COPIC j’ai pensé à travailler sur photoshop en « post-production ». Mais en quelques semaines, j’ai changé d’avis et éliminé l’ordinateur dans la phase de création de la coloration de la page. J’utilise l’ordinateur uniquement pour numériser les originaux.

Est il nécessaire de connaître les deux types d’outils ? Comment voyez vous l’avenir en terme d’outils de création en bande dessinée ?

Il est certainement utile de savoir comment utiliser le numérique et les techniques de coloration traditionnelles. Un professionnel doit être capable de faire un peu de tout. Je ne parle pas au nom des autres, mais mon avenir en ce qui concerne la couleur est surement liée au COPIC. La plupart des BD sont colorisées à l’ordinateur … mais aujourd’hui ce qui est numérique … est sans matière. Une page colorée avec les marqueurs COPIC a un impact visuel très physique, vous pouvez en faire des expositions, vendre les originaux. COPIC est pour moi un mode de vie !

Parmi tous vos projets, lequel a été le plus difficile, lequel a été le plus satisfaisant ?

La série de science-fiction steampunk « La Mandiguerre«  publié par Delcourt, écrit par Jean David Morvan et avec mes dessins était en même temps difficile et aussi très satisfaisante. J’ai toujours été habitué à travailler seul, et le travail avec une autre personne est toujours un défi. La collaboration est essentielle pour stimuler un projet. Avec cette série publiée également en Italie, j’ai eu l’honneur de recevoir une nomination pour le meilleur dessinateur italien.  mandiguerre Quels conseils donneriez-vous à un jeune artiste qui souhaite démarrer dans ce métier?

Préparez-vous bien, à fond, sérieusement ! En autodidacte ou dans une école spécialisée, bien étudier l’anatomie , la perspective, la théorie des ombres et tous les principes fondamentaux de dessin pour la BD. Bien comprendre ce qu’est le « story-telling ». Bien dessiner est important, bien dessiner la bande dessinée est autre chose !

Quels sont vos projets futurs ?

Je suis actuellement à la recherche d’éditeurs de langue française pour ma nouvelle série BD. Dans le cas d ‘édition en France, le projet a déjà une option éditoriale italienne et une néerlandaise. Les images de cette interview sont de cette série d’aventure écrite et dessinée par moi. La série se déroule en France entre 1894 et 1914, c’est l’histoire d’un groupe de personnes très spéciales dans l’apparence et la culture, forcées à sortir dans le monde, ce qui n’est pas une chose aisée lorsque vous êtes similaire à des monstres.

https://www.facebook.com/stefanotamiazzo.bd/

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http://www.pinterest.com/stefanotamiazzo/nouveau-projet-bd/

Comment colorier des cheveux bruns tressés avec COPIC

 

Par Sika Chan, Blogueuse Invitée.

Bonjour à tous !

Voici un tutoriel pour colorier une tresse de cheveux bruns.

Pour faire la coloration des cheveux bruns, j’ai utilisé le matériel suivant :

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Je réalise mon encrage de base (avant la coloration) en sépia (brun) avec les stylos Copic Multiliner.

Pour les cheveux tressés, je commence toujours par le haut des cheveux pour terminer par la tresse. Le début de celle-ci étant sous les mèches, elle doit être plus foncée que le reste.

Donc pour le haut, je choisie la zone où est ma mèche principale pour commencer. C’est la partie la plus importante des cheveux, car c’est là où frappe la lumière, donc l’endroit le plus claire.

 Brun ABrun BBrun CBrun E

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma première étape consiste à mettre ma couleur de base, la plus claire. J’ajoute successivement les couleurs plus foncées en partant du haut du crane et du bout des pointes, (sauf pour les mèches juste au dessus de la tresse que je laisse volontairement plus claire, pour avoir un meilleur contraste par la suite).

Ici, j’utilise le COPIC E35 comme base, puis le E37 pour les ombres claires. Je rajoute un peu de E35 pour estomper la différence entre les deux feutres. Ensuite, le E59 pour les zones foncées, et le E57 pour tracer ou accentuer certaines mèches .

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Je continue exactement de la même façon pour la mèche suivante.

brun M

Quand la moitié de la partie supérieur des cheveux est coloriée, j’encre au stylo COPIC Multiliner noir 0,1 et 0,05, et j’ajoute quelques traits noir dans les mèches. Puis avec le COPIC Multiliner sepia 0.05 et 0.1, je trace des traits brun pour donner de la texture. Je fais bien attention de suivre la forme de la mèche.

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Je procède de la même façon pour l’autre côté de la tête.

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Pour la tresse, il faut partir du haut vers le bas. La première partie, celle sous la frange, doit être plus foncée que le reste. J’utilise donc le COPIC E49 (très foncé) pour bien marquer cette zone, et les mêmes COPIC qu’avant pour le reste.

Il faut bien faire attention de respecter la forme des boucles au moment de la colo, pour donner une dynamique. La mèche de cheveux part de l’arrière-centre de la boucle de dessus pour aller vers le centre de la boucle du dessous

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Pour les finitions, j’utilise le stylo COPIC Multiliner noir 0.1 pour rajouter quelques mèches qui sortent de la tresse pour donner un peu plus de naturel. Je peux aussi en ajouter sur le haut de la tête pour donner une impression de légèreté. Enfin, avec un marqueur blanc Graph’it shake, j’ajoute quelques touches de lumière.

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Merci de votre lecture et bonne colorisation !

Sika Chan http://www.facebook.com/Sika.Chan.ART

Interview de Emmanuel Nhieu, auteur et illustrateur BD

 

Quel est votre parcours ?

Il n’a rien à voir avec la bande dessinée. J’ai eu un bac STG, suite à quoi j’ai attaqué une licence de droit que je n’ai pas mené à terme. Après quelques boulots alimentaires j’ai signé mon premier album ( Nocturnes Rouges ) aux éditions Soleil. C’était en 2000.

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Quand avez-vous su que vous vouliez devenir illustrateur ?

J’ai toujours dessiné. Sauf qu’au moment où la plupart des gens arrêtent de le faire, moi j’ai continué. Par contre ce n’est pas l’illustration qui me tentait, mais la bande dessinée. Mon but était avant tout de raconter des histoires.

Comment vous êtes vous formé au dessin ?

Sur le tas. En lisant des bandes dessinées, que ce soit du franco/belge, du manga ou du comics. On recopie et on finit par se forger son propre style. C’est valable pour le dessin pur, mais aussi pour les cadrages, la narration etc… Je m’inspire également beaucoup du cinéma et des jeux vidéos.

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Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les artistes que vous admirez ?

En ce qui concerne les dessinateurs il y a entre autres Akira Toriyama, Joe Madureira, Scott Campbell, Mignola, Loisel, Lauffray, Adam Hugues, John Byrne,… Pour ce qui est du cinéma Sam raimi, David Fincher, Quentin Tarantino, Steven Spielberg,…

A quel type de BD s’apparente votre sensibilité ? Votre travail ?

Je fais de la BD grand public en rapport avec ce que j’aime lire ou voir. Pour les univers que j’ai eu l’occasion d’aborder, cela va de l’heroic fantasy, au western steam punk, en passant par le space opéra et la science fiction plus classique. Ceci dit j’aimerais assez me lancer dans un projet intimiste. Mais j’attends de murir ça encore quelques temps.

Comment organisez vous votre studio, votre lieu de travail ?

Je travaille à la maison et aux terrasses de café lorsque le temps me le permet (vivant dans le sud, je suis assez chanceux de ce point de vue là). A l’extérieur je fais essentiellement du story-board et des crayonnés. Pour les travaux qui demandent plus de précision (encrage) ou bien l’utilisation de matériel informatique je suis dans mon atelier.

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Quelle est votre routine quotidienne de travail ?

Tout d’abord je réalise un découpage de mes pages sous forme de story board que je finalise une fois qu’il est validé, ensuite je mets mon crayonné au propre, j’encre et je termine en montant mes cases et en ajoutant les textes. Je n’ai pas d’horaires de travail précis, mais la plupart du temps je travaille matin, après-midi et soir, y compris le week-end.

Quel matériel utilisez vous pour le crayonné, l’encrage, la colorisation ?

Pour le crayonné j’utilise des mines bleues 0.7 Pentel, ainsi qu’une table lumineuse. Pour l’encrage, cela varie selon les périodes. Parfois j’utilise le feutre (0.05, 0.1 et 0.5 Micron), parfois le feutre pinceau (Faber Castel), voir même les 2 en complément. Tout dépend du feeling avec l’instrument et avec le dessin à encrer. Pour la colorisation des planches je travaille sur une cintiq 13hd de Wacom.

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Comment connaissez vous les COPIC ?

J’ai découvert COPIC par le biais d’auteurs qui utilisaient les marqueurs en séances de dédicaces.

Pourquoi avez vous choisi COPIC ?

Naturellement de par la qualité du matériel, du fait de pouvoir nuancer facilement les couleurs et par leur palette très large et aussi dans un soucis écologique puisque ce sont des marqueurs rechargeables.

Quelle sorte de COPIC utilisez vous et comment ?

J’utilise des COPIC Sketch. Je ne me sers quasiment que de la mine pinceau car elle permet un mouvement fluide. Pour ce qui est de la technique je pars d’une base claire sur laquelle j’ajoute les ombres, ainsi que des effets. Ensuite j’encre par dessus.

Sur quel support papier utilisez vous les COPIC ?

Du papier spécial pour marqueurs, sans marque en particulier… en fait c’est selon ce que je trouve en papeterie.

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Quelles sont les combinaisons de couleurs COPIC que vous utilisez le plus et pourquoi ?

J’aime les nuances de gris, les nuances chairs, ainsi que les pastels.

Que conseilleriez vous à un jeune artiste en couleur et équipement COPIC ?

Je ne suis pas coloriste à la base, donc j’aurais du mal à développer le côté technique, mais je lui conseillerais, par rapport au prix des marqueurs qui peut paraître prohibitif, d’avoir en tête que contrairement aux autres marqueurs, ceux-ci sont rechargeables ce qui, au final ramène le marqueur à un prix très raisonnable et, qui plus est, cela fera du bien à notre planète.

Comment comparez vous le travail au marqueur à alcool par rapport au numérique ? Quand/Pourquoi utiliser l’un plus que l’autre ?

En fait j’ai une utilisation bien spécifique de l’informatique et du traditionnel. Pour ce qui est de la mise en couleur de planches de bande dessinée, je travaille sur ordinateur. Alors que pour les travaux d’illustration je me tourne vers les marqueurs. Et si l’on doit comparer d’un point de vue pratique, il est indéniable que l’outil informatique est bien plus permissif : on peut se tromper. C’est moins le cas en traditionnel. Mais, question sensation, et même si les nouvelles tablettes se rapprochent des outils et matériaux traditionnels le contact du papier reste inégalable. Mais c’est peut-être une question de génération et qui sait, dans 10 ans les jeunes artistes seront 100% numériques… ce serait dommage mais bon…

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Parmi tous vos projets, lequel a été le plus difficile, lequel a été le plus satisfaisant ?

Le plus difficile… le prochain qui constituera un gros challenge puisque ce sera un manga en 3 tomes de 180 pages chacun. Et le plus satisfaisant, j’ose espérer que ce sera le même.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune artiste qui souhaite démarrer dans ce métier?

Être pluridisciplinaire, car cela devient de plus en plus difficile de ne « vivre » que de la BD. Sinon d’être persévérant (de toutes façon si on le l’est pas, on ne va pas bien loin) et de garder sa passion intacte.

Quels sont vos projets futurs ?

Comme je le disais précédemment j’attaque un manga intitulé « Tatau » en début d’année prochaine, dont le 1er tome sortira en mars 2016 chez Ankama. Avant cela, sortira aux éditions Soleil un one-shot de science fiction dont je n’ai pas trop le droit de parler… et courant 2015 je lancerai un financement participatif pour éditer le second volume de mon sketchbook « Sketch n Coffee ».

 

Pour contacter Emmanuel Nhieu, rendez-vous sur:

https://www.facebook.com/pages/Emmanuel-Nhieu

http://lagrottedelours.over-blog.com/

Comment colorier des cheveux Manga avec COPIC

Par Ay-leen, Blogueuse invitée.

Bonjour à tous !

Dans ce tutoriel je vais vous montrer comment colorier les cheveux avec des feutres Copic, aussi bien noirs que d’une autre couleur car ma méthode reste la même.

En espérant que ça vous sera utile, surtout à ceux qui m’ont demandé de réaliser ce step by step !

– 2 personnages : Yui et Natchi ;

– Bristol format A4 ;

Pigma Micron ;

Copic Sketch et Ciao ;

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Voici les feutres que je vais utiliser pour colorier les cheveux de ce cher Natchi (bien que le noir ne m’ait absolument pas servi en réalité).

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La technique :

Avant toute chose, sachez que pour réussir la technique que je vais vous présenter, il vous faut des feutres ayant une mine pinceau. C’est grâce à sa souplesse que l’on peut réaliser des traits plus fins et moins forts en encre.

Pour se faire, il suffit simplement d’appuyer normalement sur la mine et, avec un geste léger, tracer un trait en relâchant la pression. Vous pourrez ainsi avoir un trait moins dense sur l’extrémité, comme ci-contre.

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La lumière :

L’un des éléments les plus importants dans un dessin. Avant de commencer toute composition, il faut que vous sachiez à l’avance où la lumière sera placée pour savoir exactement comment procéder lors de la mise en couleur.

Ici, la lumière se trouve derrière les personnages, soit à leur gauche si on se place de leur point de vue.

Les reflets sur les cheveux se trouveront donc ici.

J’ai oublié de prendre une photo avant se commencer la colo, désolée…

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La mise en couleur – 1ère partie :

Passons au vif du sujet !

La mise en couleur pure et simple.

Je commence donc par poser la couleur la plus claire, ici le W1.

J’ai pris l’habitude de commencer par colorier les extrémités des mèches et de remonter en utilisant la technique citée plus haut. Je reproduis le processus en continuant avec le haut de la tête, en veillant bien à conserver des zones blanches, qui délimitent les reflets de lumière.

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La mise en couleur – 2ème partie :

Je refais la même chose mais avec un ton au dessus avec le W3.

Une fois encore, je veille à garder une zone blanche, bien que je la comble par endroit pour créer des mèches.

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La mise en couleur – 3ème partie :

Idem que l’étape 2 avec le W5.

2 passages.

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La mise en couleur – 4ème partie :

Idem que l’étape 3 avec le W7.

Les cheveux sont plus détaillés. Pour cela, j’ai fait de légers passages, en appuyant à peine sur la mine pour avoir des traits plus fins.

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Et voilà, c’est terminé !

Il ne reste plus qu’à fignoler les petits détails avec le crayon gel blanc et le dessin est complètement terminé.

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Merci d’avoir suivi ce tuto !

Par Ay-Leen

https://www.facebook.com/ayleensart

Comment dessiner le personnage Manga « Harmonie » avec COPIC

Par Nadou, Blogueuse invitée. Nadou est dessinatrice de la série BD « Légendaires: les Origines« , scénario de Patrick Sobal, publiée aux editions DELCOURT.

Cet article a été publié pour la première fois sur le blog de Nadou. Nous remercions Nadou d’avoir autorisé la republication de cet article sur le blog COPIC. 

Bonjour à tous !

Précision : tout ce que je vais écrire ici n’est en RIEN la bonne parole et ce n’est pas forcément LA MEILLEURE voie à suivre, c’est juste ma façon de procéder, rien de plus.

Première étape, tout simplement le croquis… En espérant que le votre sera plus propre que le mien.

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Ensuite, la phase « encrage » du dessin.

Voici une rapide vidéo d’à peine une minute de cette étape du dessin.

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Ici elle a été réalisée avec deux feutres COPIC Multiliner taille 0.05, et 0.1, exemple :

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Si on souhaite une colo plus pastelle, avec des couleurs plutôt claires, on peut aussi encrer avec une autre couleur que le noir, ici un exemple de deux stylos couleur Sepia.

COPIC en fait aussi en gris/bordeaux/vert, etc, mais ce n’est pas facile à trouver…

photo 2 ter

On entame la phase couleurs.

Pour ma part, je commence toujours par la peau.

Je procède ainsi : une première couche avec la couleur la plus claire possible, une seconde couche d’ombres avec une couleur plus foncée, ainsi de suite.

Sur l’image ci-dessous, on voit à gauche que je n’ai utilisé qu’une ombre, à droite on remarque que j’en ai superposé plusieurs.

photo 3

Voici les 4 COPIC que j’ai utilisé pour faire ce dégradé (pour la peau, j’utilise toujours ces COPIC) :

E00, YR00, E11, V12

photo 3 bis

Ensuite, les cheveux, la partie que je préfère.

Comme pour la peau, je commence par une couleur très claire. Je colorie toute la zone avec, en prenant soin de laisser du blanc pour les reflets.

photo 4

Comme pour le lineart, j’ai fait une petite vidéo de cette étape du dessin, pour montrer de quelle manière je superpose les différentes couleurs.

Le but de toute cette mascarade ?

Obtenir de jolis reflets dégradés, un fondu propre et doux, plutôt que passer brutalement de la couleur foncée au reflet blanc.

 On arrive à ce résultat :

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Vêtements et reste du dessin, même combat, plusieurs ombres superposées…

photo 6

Voilà la difficulté du truc, choisir les bonnes couleurs, et surtout avoir celles qu’il faut.

Vous l’avez compris, c’est cher, il faut beaucoup de couleurs, et c’est pas toujours évident…

 Petite astuce : Si jamais certaines couleurs vous manquent, n’hésitez pas à en mélanger/superposer certaines, je pense notamment aux couleurs foncées, qui peuvent plus ou moins être obtenues grâce à un gris superposé.

C’est pas excellentissime, mais ça dépanne. Je le fais fréquemment.

 Et voilà le résultat de dessin terminé !

photo finale

J’espère que ça vous a plu, et surtout que ça vous sera utile :-).

Nadou

https://www.facebook.com/nadou.artwork

http://nadou-nikki.blogspot.fr

Une interview de Marco Santucci, artiste et illustrateur de COMICS pour Marvel

 

Quel est votre parcours ? Parlez-nous un peu de vous.
Je suis né à Arezzo en 1974 et je vis en Toscane, Italie.

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir illustrateur de Comics ? Comment y êtes vous parvenu?

Evidemment, tout commence avec une habilité naturelle. Dés l’enfance, je me suis mis à remplir des carnets de dessins non seulement avec des croquis de personnages ou des situations mais aussi avec des histoires. En grandissant, je me suis rendu compte que je n’aimais pas seulement dessiner mais aussi raconter des histoires en image. Et le Comics était le medium qui me convenait le mieux dans cette optique.

Black Cat 01

 

Comment avez-vous appris à dessiner ?

J’ai été vraiment chanceux parce que j’ai réalisé très tôt que je voulais être dessinateur de Comics. Ensuite, j’ai rencontré Fabio Civitelli qui est l’un des principaux artistes italiens et qui travaille sur Tex, la série italienne la plus connue. En suivant ses précieux conseils, j’ai appris au fil des années les différentes techniques liées à l’anatomie, la perspective, le clair-obscur, tous les outils de base d’un artiste. Fabio m’a donné de sages conseil, quels auteurs je devais suivre et (très important), il m’a toujours expliqué pourquoi. Finalement, mon style est la somme de tous les artistes que j’ai observé et étudié.

Chez qui puisez-vous votre inspiration? Quels sont les artistes que vous admirez ?

Il y a de nombreux artistes que je pourrais mentionner : évidemment, après Fabio Civitelli, je pourrais vous dire Claudio Castellini, Claudio Villa, Alan Davis, Bryan Hitch, Alex Ross, Jose Luis Garcia Lopez, Adam Hughes et de nombreux autres. La liste est très longue. Chaque artiste peut vous donner un “morceau” de son art pour construire votre propre style.

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Comment organisez-vous votre studio, votre espace de travail ?

Et bien je travaille toujours entre la table à dessin et le PC. Le reste de mon studio est dédié à la bibliothèque, où je conserve tous les livres sur les artistes que j’aime et toutes les photos auxquelles je me réfère dans mon travail. J’aime le style réaliste, ce qui ne veut pas dire forcément photo-réaliste. En fait je préfère même conserver une part de caricature.

Quelle est votre journée de travail type?

Je commence à 9h00 du matin. En général, je fais le plan des pages en première partie de journée.

Le matin, je suis moins fatigué, mon esprit est plus frais donc je peux mieux réfléchir à la composition, au découpage, au scénario et à tous les éléments qui constituent une bonne histoire.

Une fois cette partie finie, généralement l’après-midi, je commence à travailler le crayonné, c’est la partie que je fais habituellement dans le travail d’un Comic (en fait, je suis principalement un dessinateur). Quand je termine les dessins au crayon, je les envoie à Patrick Piazzalunga qui s’occupe de l’encrage.

Hulk vs Spiderman final low
Quel matériel d’art graphique utilisez-vous pour dessiner, encrer et colorer à la main?

Je travail généralement sur du papier qui ne fait pas moins de 200g/m2 d’épaisseur. Pour l’encrage, j’utilise habituellement les pinceaux et encres de la marque Windsor & Newton ainsi qu’une série de marqueurs pour les détails. En général, je n’utilise pas de couleurs mais juste des tons gris pour faire les illustrations de couvertures. Pour ce type de travail, j’utilise les marqueurs à alcool COPIC. Dans les rares occasions où j’ai colorisé des dessins, je préfère utiliser des peintures acryliques.

Emma Frost 02

 

Comment utilisez-vous les feutres à alcool COPIC? Pourquoi avoir choisi COPIC?

J’utilise les merveilleux marqueurs COPIC quand je travaille sur des illustrations et des couvertures. J’aime vraiment les utiliser parce qu’ils sont d’incroyables outils, entre un marqueur et un pinceau. Les marqueurs Copic vous laisse créer de fantastiques aplats mais aussi des ombres. Dès que j’ai appris à les utiliser, ils sont devenus de superbes outils pour améliorer le rendu de mes images. J’aimerais les utiliser dans le travail de Comics au quotidien mais malheureusement cela prendrait trop de temps et les dates de finitions des projets ne me permettent pas de le faire.

Quelles sont les couleurs COPIC que vous utilisez le plus et pour quoi ?

Généralement, j’utilise les marqueurs Copic Sketch plutôt que les Copic Ciao. Parfois, pour les surfaces larges, j’utilise les Copic Wide. Globalement, je préfère toute la gamme “Cool Grey”. Le gris froid est celui qui me donne le plus de satisfaction pour le résultat final mais c’est une question de goût bien sûr.

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Quels sont les avantages et inconvénient à travailler avec des marqueurs à alcool ?

Jusqu’à présent, je ne vois aucun inconvénient. Peut-être le seul est que vous devez être prudent si vous les utilisez après quelque chose qui ne se mélange pas avec l’alcool. Certains types d’encres, par exemple, ne peuvent pas être mélangées avec de l’alcool ce qui peut être un problème. Une solution : si vous faites les contours avec de l’encre, vous pouvez les faire après les marqueurs !

Que préférez vous, le dessin au marqueur ou le dessin sur ordinateur ?

Cela dépend du point de vue. Pour la rapidité, peut-être que l’ordinateur est meilleur. Pour la « fraîcheur » et un résultat plus artistique… et bien je préfère les marqueurs. Le travail sur ordinateur est génial mais peut-être un peu froid.

Rorschach

 

Quel a été votre projet le plus difficile?

Travailler sur la série Tex en Italie. Le genre western est l’un des plus difficile que j’ai jamais fait.
Quel a été votre projet le plus gratifiant, celui dont vous êtes le plus fier ?

Le travail que j’ai fait pour les comics Marvel. Ça a été une période de grande créativité et de liberté dans ma carrière.

Powergirl Final

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune artiste qui veut se lancer dans cette voie ?

Beaucoup étudier, travailler dur sur des illustrations, ne jamais se satisfaire de son travail, ne jamais abandonner.

Pouvez-vous nous parler de vos projets futurs?

Pour le moment je travaille avec mon encreur Patrick Piazzalunga sur une histoire longue Dampyr, ici en Italie. Je pense que c’est l’histoire la plus excitante et spectaculaire que je n’ai jamais réalisée pour l’éditeur Sergio Bonelli. Il y a beaucoup d’action, de magnifiques paysages, des personnages géniaux. Et ils me laissent beaucoup de liberté sur la création des angles de camera et de solutions graphiques. Je pense qu’il en résulte un bon travail.

 

Pour contacter Marco Santucci, rendez-vous sur :

www.marcosantucciart.com

Interview de Mahmud Asrar, artiste et illustrateur chez DC COMICS

 

Une Interview de Mahmud Asrar, artiste et illustrateur chez DC COMICS
Cet article a été publié pour la première fois sur le blog de Copic Brésil. Nous remercions Copic Brésil et Mahmud Asrar d’avoir autorisé la publication de cet article en Français sur ce blog.

 

Parlez-nous un peu de vous. Qui est Mahmud Asrar?

Je suis un artiste basé en Turquie, d’origine autrichienne et pakistanaise. Je suis illustrateur professionnel de COMICS et je travaille actuellement en tant que dessinateur de SUPERGIRL pour DC Comics. J’ai toujours voulu dessiner des comics depuis mon plus jeune âge. Au début je me suis fait la main en participant à des fanzines avec des amis. Plus tard j’ai commencé à être rémunéré et enfin à dessiner pour toutes les grandes sociétés d’édition de Comics. J’ai notamment travaillé sur Dynamo 5 avec Jay Faerber pour Image Comics, Shadowland: Power Man pour Marvel et Star Wars Jedi – The Dark Side pour Dark Horse Comics.

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A quoi ressemble votre studio ? Comment est il organisé ?

Mon studio est une des pièces de la maison. En général il est très organisé. Je ne suis pas un artiste désordonné. J’aime retrouver mes stylos à leur place donc j’essaie d’être soigneux. En ce moment le studio est un peu en désordre car nous sommes sur le point de déménager. Mais j’ai tout le matériel nécessaire pour mon travail: la table à dessin, l’ordinateur et tout le reste. Bien sur j’ai aussi une télé pour le bruit de fond quand je n’écoute pas de la musique. Et puis il y a la table lumineuse, le scanner, l’imprimante, les livres, le matériel de beaux arts, les œuvres encadrées et bien sur des jouets et des figurines.

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Comment se déroule votre journée? Parlez nous de votre routine quotidienne…

Je n’ai pas vraiment une routine type car je suis artiste freelance. Je travaille tous les jours et en général je suis très occupé mais je n’ai pas d’horaires fixes. En fonction du jour, je peux commencer à travailler tôt le matin ou bien sortir et commencer à travailler plus tard dans la journée. Du moment que le travail est fait en temps et en heure, je n’ai pas de problèmes. Quand je travaille par contre, je m’assoie jusqu’à ce que la page, la couverture ou n’importe quoi d’autre sur lequel je travaille soit fini. Je fais des pauses de temps en temps par contre.

 

Quand avez vous su que vous vouliez devenir illustrateur de BD et quelles sont les étapes qui vous ont permis d’y parvenir ?

J’ai toujours apprécié le dessin, depuis que j’ai pu tenir en main quelque chose qui laisserai une trace. Les gens autour de moi m’ont encouragé dans cette voie, ce qui m’a aussi aidé. Personne ne m’a jamais dit de faire « quelque chose de sérieux » au lieu de dessiner, donc j’ai été chanceux à ce niveau là. Pendant un certain temps dans ma jeunesse, je ne savais pas quelle direction prendre et j’ai finalement décidé d’étudier les arts à l’université. J’ai étudié les arts graphiques pendant deux ans, puis je suis passé à l’animation, qui je pensais, serait plus proche de ce que je souhaite faire. A ce moment là, j’étais sûr de vouloir devenir dessinateur de BD. Évidemment je ne savais pas que ça arriverait mais je me suis consacré à ce projet qui est devenu réel avec le temps.

 

D’où vient l’inspiration pour vos dessins ? Avez-vous une source favorite ? En ce moment, quels sont vos artistes préférés ?

Mon inspiration vient de sources très diverses. Bien sûr, je suis inspiré par le travail de nombreux maîtres et artistes contemporains dans le domaine de la BD Comics.

J’aime l’art sous toutes ses formes donc je peux aussi bien être inspiré par une peinture de la Renaissance, une photographie exceptionnelle, un film que j’ai adoré ou ce que me fait ressentir un livre. Ce n’est pas limité à ça. L’inspiration peut venir de n’importe quoi dans la vraie vie qui est la source de tout ce que nous faisons.

Il m’est difficile de nommer tous mes artistes préférés, ils sont très nombreux mais ceux qui m’ont le plus inspirés sont : John Byrne, John Buscema, Adam Hughes, Stuart Immonen, Bill Sienkiewicz, Olivier Coipel, Art Adams, Chris Sprouse, Mike Mignola, Egon Schiele, Alphonse Mucha

 

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Quand avez-vous décidé de travailler entièrement au marqueur ? Pourquoi avez-vous choisi les marqueurs à alcool COPIC ? Quels sont les avantages et inconvénients du travail au marqueur par rapport au numérique ?

J’utilise les marqueurs pour mes croquis depuis des années. Au début, j’ai découvert les feutres à alcool COPIC car la plupart de mes artistes favoris les utilisaient. La brillance et la qualité des couleurs COPIC paraissaient vraiment très bien. Donc, je les ai essayé avec les cartes collector que je réalisais à ce moment là. J’ai vraiment aimé le résultat et j’ai commencé à utiliser les COPIC plus largement. Au fil des années, j’ai essayé plusieurs autres marques et honnêtement, je n’ai pas obtenu le même résultat. C’était la première fois que je les utilisais de manière professionnelle après les avoir utilisé dans mes travaux personnels et mes commissions. Les gris chauds et les gris froids se complètaient très bien. A l’occasion, j’ai réalisé quelques dessins entièrement colorés au COPIC dont certains sont encore aujourd’hui mes pièces préférées.

Au début de ma carrière, j’ai eu l’occasion de travailler les Comics de manière plus traditionnelle, mais on m’a demandé d’utiliser mon style au marqueur COPIC pour Supergirl, donc c’est le plus gros projet aux marqueurs sur lequel j’ai travaillé. Maintenant, j’utilise les marqueurs COPIC pour les couvertures et les pages intérieures. Honnêtement, je ne pourrais pas être plus heureux. J’ai beaucoup plus de contrôle sur mon travail et le produit final est bien plus proche de mes intentions initiales. C’est sûr que le dessin numérique a ses avantages. J’ai essayé un peu mais je n’ai jamais été vraiment à l’aise. J’utilise parfois le dessin digital pour mes croquis et esquisses. Dans ce sens là, ça peut être une aide dans mon processus. Mais travailler avec des outils traditionnels me paraît plus naturel. L’aspect physique et la probabilité de faire des erreurs le rendent plus tangible et réel pour moi. Je pense que travailler sur du papier m’encourage à être un meilleur artiste.

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Quel a été votre projet le plus difficile jusqu’à ce jour ?

Chaque projet a ses propres difficultés. Star Wars Jedi – Le Côté Obscur a été le projet le plus difficile sur lequel j’ai travaillé jusqu’à présent. La difficulté vient du fait que Star Wars est quelque chose que j’adore, mais c’est à la fois quelque chose de très familier avec en même temps beaucoup de territoires encore inconnus à développer.

J’ai eu à créer ou à concevoir quelque chose dans presque chaque page. Ces créations devaient être nouvelles tout en appartenant à l’univers de Star Wars. C’était très difficile. Ceci dit, travailler aux marqueurs COPIC sur Supergirl représente une autre difficulté à sa façon. Plus d’un point de vue artistique et technique, le challenge a été de résoudre mes différents problèmes et de trouver des solutions dans mon travail d’une manière différente ce qui a rendu ce projet bien plus amusant !

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Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite suivre vos pas ?

Il y a beaucoup à dire mais ce dont je suis certain et qui pourra le plus aider c’est : travaillez dur, dessinez tout le temps et soyez appliqué. Cette orientation professionnelle n’est pas quelque chose que vous devriez faire pour l’argent ou peut-être la gloire mais parce que vous aimez ça. Donc cela requiert beaucoup de sacrifices et d’implication.

Un illustrateur de BD ou dessinateur de Comics doit savoir dessiner tout et n’importe quoi. Donc dessiner à partir d’éléments réels est aussi important que de dessiner selon l’imagination. Apprenez des maîtres mais ne les copiez pas. Être ouvert d’esprit est également un avantage. Ne restez pas bloqués à faire la même chose encore et encore. Essayez différents mediums, méthodes et sujets.

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Quels sont vos projets pour le futur ? Quelle sorte de travail seriez-vous intéressé de faire ?

Actuellement, je suis concentré sur Supergirl et je vais m’y consacrer encore pendant un moment. Cependant je suis en train de planter les graines d’un projet personnel que je veux réaliser entièrement moi-même mais il est encore trop tôt pour en parler….

 

Pour contacter Mahmud Asrar, rendez-vous sur :

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